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La vie m'offre

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La vie m’offre ce grand rien,
Et c’est le prélude au grand tout.
Rien à attendre, rien à espérer.
Rien à gagner, rien à perdre.
Rien à conquérir,
De bien visible, de bien palpable.
Rien dans une oasis d’abondance,
Où l’œil est aveugle dans un amas de lumière.
La vie est une succession de hasards,
Où les particules s’entrechoquent.
La science voudrait de l’ordre dans ce chaos cosmique,
Des chiffres qui éclairent les esprits embrumés,
Pressés d’entrer dans l’algorithme
De la sécurité infinie,
Comme au temps de la Grande Mère,
Où n’existaient ni les noyades ni les sirènes.
La vie m’offre ce grand tout,
Qui surgit dans le cours du ruisseau,
Dans une coulée de boue,
Où périrent mille hommes et femmes.
Les enfants étaient morts dès l’utérus.
Et je cherchais une excuse, une idée,
Dans ce dédale étrange,
Où je pénétrai sur la pointe des pieds,
Fracassée par les cris et les hurlements.
Où étaient passées les fontaines de jouvence et les colonnes en marbre ?
Qu’étaient devenus les elfes des bois aux ailes diaphanes ?
Fallait-il donc que je rentre dans cette coquille, damnation ou punition ?
Il me fallut du temps,
Pour accepter, non pour comprendre.
C’est vain et l’esprit est fourbe.

J’étais et cela seul comptait.
J’étais et huit milliards d’êtres comme moi cheminaient dans le brouhaha,
Se croyant ennemis, de race, de couleur, de foi, de langues
Alors qu’ils étaient frères.
J’étais et c’était notre résurrection,
Notre alléluia entre rien et tout.
 

Anne-Sophie Lacombe

Novembre 2024

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